Communiqué de presse du Conseil de l’Islam de Dunkerque (CID) relatif au mois béni de Ramadan 1442

A l’issue de la réunion en visio-conférence en date du dimanche 11 avril 2021 avec l’ensemble des imams et des présidents, il a été décidé à l’unanimité les points suivants : 

Début du mois de Ramadan

Le mois béni  de Ramadan (9eme mois lunaire) de cette année 1442 de l’hégire débutera le mardi 13 avril 2021.   

Situation au regard de la sortie de crise :

Conformément aux dernières décisions gouvernementales, le couvre-feu et le confinement en vigueur se poursuivront encore quelques semaines incluant de fait le mois de  Ramadan. Conséquence immédiate: les mosquées ne peuvent ouvrir qu’aux prières du Fajr, Dohor et Asr et sous conditions avec notamment le respect des règles sanitaires et une limite pour l’accueil des fidèles.  Pour les autres prières ( maghreb et isha  et les tarawih, il faudra les réaliser à la maison. 

Traduction pratique:

  1. Acceptons dans la paix et la sérénité les conditions de confinement et de couvre-feu.

Quelle que soit la durée du confinement et de couvre-feu, nous devrons nous hisser individuellement et collectivement à la hauteur du défi qu’il nous impose.  Nous devrons bâtir ensemble des solutions alternatives qui nous permettront de vivre, dans la joie et l’espérance, ces moments importants de notre calendrier spirituel.

  1. La pratique du jeûne.

La pratique du jeûne dépend intrinsèquement et individuellement de chacun là où il se trouve. Cette pratique n’est donc pas affectée directement par le contexte actuel :  celles et ceux qui remplissent les conditions du jeûne et sont en mesure de l’observer, jeûneront comme d’habitude. Celles et ceux qui ont une dérogation reconnue, comme la maladie, la vieillesse, la grossesse, l’allaitement ou le voyage, en seront exemptés suivant la réalité de leur situation.

Certains malades l’accompliront dans une autre période de l’année. D’autres atteints de maladies chroniques (incurables) lui substitueront une aumône, consistant à offrir un repas (ou la valeur monétaire du repas) à un pauvre pour chaque jour non jeûné. La valeur moyenne du repas se calcule en fonction du niveau de vie habituel de celui qui l’offre. Cette dernière disposition est aussi valable pour les personnes âgées qui ne peuvent supporter le jeûne qu’avec une très grande gêne. Dans tous ces cas, il convient de prendre conseil auprès de son médecin traitant et suivre l’avis d’une autorité religieuse compétente. Il va sans dire que toutes ces situations sont indépendantes du fait que les mosquées soient ouvertes ou fermées.

  1. Les prières de Tarawih.

Comme évoqué plus haut, il ne sera pas possible de les organiser cette année encore. 

Les écoles juridiques musulmanes considèrent les prières de Tarawih comme fortement recommandées (Sunnah mouakkadah) et non obligatoires. Pour l’école malékite, il s’agit d’une recommandation forte pour la collectivité et non pour les individus. En d’autres termes, accomplir Tarawih chez soi (même lorsque les mosquées sont ouvertes) pourrait être souhaitable pour certains si cela ne conduit pas à l’absence de leur célébration collective dans les mosquées.

Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de réciter le Coran dans son intégralité durant les prières de Tarawih. Ces dernières pourraient se faire avec la première sourate du Coran « Alfatiha » et une autre sourate que le fidèle répète dans tous les cycles (rakaates) de ces prières et pendant tout le mois s’il ne mémorise pas d’autres sourates ou versets. C’est cet avis que rappelle Cheikh Khalil, référence notable de l’école malékite dans son recueil « Mukhtassar Khalil ».  C’est dire qu’il est possible à chacun et à chacune d’accomplir chez soi en toute sécurité et en toute sérénité la prière de Tarawih.

Dans ce cas, il est recommandé aux familles d’accomplir en groupe les prières journalières obligatoires ainsi que le Tarawih.  Ce qui leur permettra de profiter pleinement des mérites de la prière en groupe, d’accompagner au mieux leurs enfants dans leur vie spirituelle et leur transmettre, par la même occasion, les valeurs authentiques de notre religion.

Certains diront, à juste titre, puisqu’en ce temps d’épidémie les prières journalières obligatoires ne peuvent pas toutes s’accomplir dans les mosquées, la question ne doit même pas se poser pour celles qui ne sont que recommandées ou fortement recommandées comme les prières de Tarawih.

  1. Les moments de partage : repas de rupture de jeûne.

Comme évoqué plus haut, les autorités depuis la mise en place du confinement,  du couvre-feu  et de la distanciation sociale, les visites chez les proches sont strictement encadrées. En conséquence nous invitons les fidèles à respecter les consignes et à ne pas se rendre chez les proches sauf pour le seul motif retenu sur les attestations de sortie soit : “déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou la garde d’enfants” sont valables.  

  1. La zakat el fitr ( Aumône  de purification)  : son montant est fixé à 5 euros minimum par personne. Le chef de famille versera la zakat el-fitr pour l’ensemble des membres de son foyer, y compris pour les bébés et autres personnes à charge.

On traduit traditionnellement « zakat el-fitr » par «aumône de la rupture». On lui préfère toutefois une autre traduction,  celle «d’aumône purificatrice».  La Zakat el-fitr est le moyen pour le jeûneur de se purifier des paroles futiles et indécentes prononcées durant le mois de ramadan. Mais pas seulement, la zakat el-fitr est une aide, un soutien, un acte de solidarité à l’égard des pauvres afin qu’ils profitent eux aussi de l’aïd et-fitr. 

  1.  La  fidya ( Aumône de compensation) , son montant est fixé  à 3 euros (minimum) par jour et par personne; pour toute personne dans l’incapacité de jeûner (maladie incurable, …)

Cette compensation (fidya) concerne les malades chroniques (cancer, diabète et autres maladies, surtout chroniques, empêchant réellement de jeûner) qui n’ont pas pu jeûner et ne pourront pas rattraper les jours de jeûne manqués

  1. La vaccination dans le cadre de la campagne de vaccination contre la Covid-19. Les imams ont rappelé que cette vaccination n’entraînait pas l’annulation du jeûne

Leave a Reply

*